Soatanan, le village blanc

La preuve est faite !
Ce n'est pas parce qu'on passe Noël au balcon (et c'était littéralement le cas, rappelez-vous, Diego-Suarez, la jolie terrasse avec vue sur la mer... J'en rêve encore) qu'on se retrouve à Pâques aux tisons.
Pâques à Soatanan est encore plus exotique et inattendu que Pâques aux tisons, mais ça ne rime pas du tout avec balcon.


Soatanan, c'est le village blanc de Madagascar. 
Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?

Un village rempli de Vasaha ?

Un village de réclusion pour les albinos ?

(vous rigolez, mais vous n'imaginez pas le nombre 
de malgaches albinos qu'on a l'occasion de croiser, 
il doit bien y en avoir quelques uns chez nous, 
mais à Mada, ben ça se voit !)

Un village subventionné par omo-micro
car il faut tous les jours s'habiller en blanc ?

Un village nettoyé tous les jours à la javel ? 

Vous rigolez toujours, n'empêche que la vraie explication se trouve (presque) parmi toutes les invraisemblances que je viens de lister.

Trouvez Charlie !

En 1893, à Madagascar, précisément dans ce village de Soatanan, un homme gravement malade a une vision : Un homme en blanc lui dit de croire en Jésus Christ. C'est ainsi qu'est né ce mouvement de protestants fondamentalistes. Ils se nomment les "disciples du seigneur" et s'habillent tous en blanc chaque jour que Dieu fait.



Une chance que la vision n'était pas un ange nu avec des ailes. 



La messe commence à 7h le matin pour se terminer vers 14h. Heureusement pour nous, il faut 2h30 de piste pour atteindre le village (qui pourtant n'est éloigné de Fianar que de 40 km), on avait quand même une petite excuse pour arriver en retard.


A 11h, nous voilà donc tous les six à l'église, pris en charge par une femme (tout de blanc vêtue, ça va de soi) qui nous guide à travers les dédales des gradins. Elle nous mène d'abord vers l'autel où un bébé est en train de se faire baptiser,


puis nous ramène aux places centrales prévues pour les visiteurs d'où nous bénéficions d'une vue imprenable sur la cérémonie et d'une acoustique presque divine pour apprécier les chants polyphoniques (pas corses).


Comme souvent, on ne mélange pas les genres... Même les générations sont regroupées. Ici, les jeunes garçons. Pas un n'a oublié sa blouse, les profs de physiques seraient contents.

Certains se sentent jeunes longtemps.

Recueillement ou désespoir d'avoir oublié son portable ?

Pascal, après avoir (co) pieusement regardé sa montre pour se confirmer à lui-même que l'heure du repas approchait,  commence à faire tourner son chapeau pour masquer son impatience... Eliot lui aurait même demandé de rester calme jusqu'au bout.


La cérémonie se terminera pour nous par une balade dans les rues de Soatanan.
L'occasion d'assister à une partie de Baby foot de fortune. C'est pas du Bonzini, mais de la bonnezidé !

Iseult se confie à sa mamie "Tu sais, Mamie, moi j'aurais préféré qu'on aille au village rose..."





Commentaires

  1. Belle découverte que ce village et ses habitants. Merci de partager ça avec nous autres. Je suis toujours sidérée par le fait que les (vrais) croyants sont capables de supporter sans broncher des contraintes diverses et variées. Quand Camille et Léo préparaient leur communion, on allait à la messe des enfants le dimanche de 11h00 à midi et on trouvait ça long... Vivement votre prochaine découverte.

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  2. Des anges nus ... pourquoi pas;)

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