Africa break n°4 : Cape Town

Vite, vite, vite ! Denis et Lucas, actuellement à Fianar, sont en passe de rédiger leur article sur leur séjour à Mada et me court-circuiter dans mon compte rendu du voyage en Afrique du Sud. ça ferait désordre n'est-ce pas, un article malgache au beau milieu d'un périple sud africain... On aime les mélanges, mais enfin, il y a des limites.

Nous voilà donc à Cape Town, que j'avais mis un point d'honneur à placer dans notre parcours, peut-être parce que j'étais un jour tombée sur cette photo haute en couleurs (certains voyagent pour les paysages, d'autres pour les filles, moi c'est les couleurs) :


J'avais d'ailleurs essayé d'attirer Romain et Elodie avec des jolies photos comme celles-là, mais Elo m'avait répondu que si c'était pour se retrouver à Port-Titi, autant se faire un chalet Beurre.

Dès le premier jour, l'emploi du temps élaboré par nos soins de façon collégiale, prévoyait une marche d'ascension de Table Mountain. Les kilomètres avalés en voiture au milieu des lions et des girafes avaient eu raison de nos articulations, il fallait s'aérer et se mouvoir. Bon, moi j'avais voté shopping, mais Iseult est encore trop petite pour faire pencher substantiellement la balance. Ce sera marche, donc.





La vue est époustouflante, le ciel chapeaute des reliefs à perte de vue qui meurent dentelés, après avoir hébergé des espaces urbains ou des aires boisées ou pierreuses en fonction de l'altitude.



Et comme un œil toujours présent (celui d'Abel qui regardait Caïn ?), au loin, Robben Island nous surveille et vérifie que les hommes se tiennent mieux désormais.


Descente confortable en télécabines, je viens de vous dire que nos articulations n'étaient plus toutes jeunes.


Cape Town est très appréciée des gens que l'on a croisés la première semaine, contrairement à Johannesburg. Les Blancs s'y trouvent bien plus en sécurité, on nous a même dit que c'était une ville blanche et qu'on allait s'y plaire... Bon.
Peut-être juste par réaction à ce style de propos, je vais mitrailler à tout va toute la couleur du coin.








A l'image des humains qui ont réussi à s'insurger un jour contre les règles établies dans ce pays, ces arbres défient les lois que leurs congénères, partout, respectent sans réfléchir.





Finis la rigolade, les loisirs et les rues du centre ville. Ce bateau nous emmène à Robben Island, ancienne île de détention de Nelson Mandela.


Le lieu est sans doute aussi accueillant et paisible aujourd'hui qu'il fut sombre et atroce à l'époque.


Aujourd'hui, l'île se visite, à raison de plusieurs bateaux par jour. Des bus acheminent les touristes tout autour du site pour leur montrer comment s'organisait la vie des prisonniers et de leurs gardiens.


Ici, la cellule que Nelson Mandela occupa au cours des dix-sept années de sa détention sur le site. Petit rappel toujours utile : Mandela fut prisonnier vingt-sept ans au total avant d'être libéré par De Klerk en 1990 sous le poids de la pression internationale et du spectre d'une guerre civile raciale.


Là, la carrière dans laquelle il cassait des cailloux. Le but était simplement de réduire ces cerveaux rebelles à l'état de légumes automates. C'était sans compter les lectures (maintes fois interdites, et pendant plusieurs années parfois) du futur président, avec lesquelles il nourrissait aussi ses compagnons d'infortune, leur apprenant à lire au fil des ans, à l'abri des parois de la caverne où l'on avait le droit de se retirer pour faire ses besoins.


La lourdeur de cette visite assène toutes les consciences, des plus jeunes aux plus vieilles. Le pays tout entier semble vivre aujourd'hui sous la tutelle bienveillante de l'âme de Nelson Mandela. La métamorphose est en marche, mais comme je ne sais plus qui disait, it's a long walk to freedom. La route est tout juste amorcée, les inégalités crèvent l'écran, les clivages ne sont pas près de s'amoindrir, mais les vingt dernières années en Afrique du Sud prouvent tout de même que l'homme a en lui cette capacité à s'élever.



Notre longue marche à nous non pas vers la liberté, - Dieu merci, nous jouissons pleinement sans le réaliser de cet avantage incommensurable - mais vers l'aventure, nous pousse à avaler les quelques kilomètres qui nous séparent du Cap de Bonne Espérance. Rarement route fut plus jolie (hormis la RN7, cela va de soi ; peut-on devenir chauvin d'un endroit qui n'est pas chez soi ?).



Les étapes sont surprenantes, elles sont l'occasion de  rencontres entre pingouins. Ceux-ci (les vrais) sont si petits qu'ils rentreraient dans un œuf Kinder (ça pourrait s'appeler Kinder Pingui, commercialement, ça peut marcher).




Plus que quelques minutes de voiture et quelques deniers (une blinde, en fait, les bras m'en tombent encore) pour accéder au Cap tant espéré par les Bonne. Au loin, les courants des deux océans se mélangent...


Quant à eux-deux, on peut dire aussi qu'ils sont une sorte de mélange de deux courants...


Voici le bout du bout de la pointe. Vous pourrez dire, la prochaine fois qu'une conversation entre amis s'orientera vers le Cap de Bonne Espérance, tel Jacques Martin "Ah ! Je connais bien là-bas ! Y a un phare !"


Et des oiseaux, une multitude d'oiseaux volant, nageant, piaillant, des nuées entières survolant la grève comme un seul homme (oiseau ?).


Et encore de drôles d'oiseaux.



L'aquarium de Cape Town marquera l'issue du séjour pour les hommes et les enfants, pendant que les femmes iront traîner leurs guêtres en ville, à la recherche d'une robe souvenir made in South Africa. La mission sera menée à bien, au cas où ça vous intéresse. Mais pour les photos, vous n'aurez droit qu'à l'aquarium.




Comment conclure cet "Africa break" ? Par un conseil, peut-être. Allez donc voir le monde, partez à la rencontre des peuples qui essaient de coexister quand tout les a séparés, offrez-vous les merveilles que la nature a négligemment semé sur Terre et sachez même admirer l'oeuvre de l'Homme, il arrive qu'elle soit parfois en accord avec son support. L'Afrique nous parait maintenant tellement diverse et dépaysante pour les Européens que nous sommes, qu'il serait dommage de ne jamais chercher à la rencontrer.

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