Ile de Sainte Marie

Elle sera notre dernière belle inconnue, aussi se mérite-t-elle et nous avons choisi de la rejoindre en voiture, juste pour le plaisir d'explorer d'autres chemins de traverse, mais aussi les alentours de la grande ville de Tamatave, début de la côte de la vanille.

Nos copains Mika et Nadhia nous accompagnent dans ce périple. 


Certes, rouler à Mada n'a rien de commun avec son équivalent en France, vous l'aviez compris. Et pourtant, y découvrir de nouveaux territoires en voiture est un vrai plaisir. Oui, on y trouve des nids de poule, oui, on est un peu secoués, non, l'allure n'est pas folichonne, et non, pas mieux qu'une gargote pour prendre un café ou qu'un taillis pour faire pipi.
N'empêche. Jamais heures assises ne m'ont paru si riches en nouveautés, en couleurs, et même en introspection (dix heures dans une bagnole, ça laisse du temps...)

 

Vous voyez Fianarantsoa ? Vous remontez en direction de Tananarive, puis vous bifurquez sur Toamasina (Tamatave). Encore un petit effort vers le nord et vous distinguez une bande de terre allongée qui se détache de l'est de Mada, c'est l'île de Sainte-Marie. 
En dessin, ça donne ça : 



En photo, ça n'existe pas, car il est impossible d'en faire : 
ça ne donne que des cartes postales.





Ces images, c'était pour la mise en bouche, revenons en arrière et reprenons quand même le récit du trajet : Petit arrêt café quasi-habituel maintenant chez les parents de Thotta, peu après Ambositra (à trois bonnes heures de chez nous). Ce couple de retraités nous reçoit naturellement, sans chichis, dans sa petite maison à étages typiquement Betsileo, avec un thé, un café, un cake parfois, le sourire, et un visage qui affiche manifestement le plaisir de recevoir une visite de leur fils et ses clients.


Arrêt chapeaux quelques heures plus tard aux stands d'artisanat en raphia.



Beau panorama le lendemain, sur la route de Tamatave.


Mais pourquoi est-ce si vert, par ici ? 
Ben tiens ! Pasky pleut tout le temps, pardi !

La côte est de Mada, arrosée sans relâche par les précipitations de l'Océan Indien, est au pays ce que la Bretagne est à la France : la terre d'accueil des intempéries océaniques. 



D'étranges paniers se vendent le long de la route, ce sont des rambutans, un cousin du litchi à la coque rouge et piquante, mais presque aussi savoureux à condition d'être fraîchement cueilli. Je suppose que c'est la raison pour laquelle on n'en voit jamais en Europe.


Tamatave se dessine enfin au bout du parcours.
Et si dans le port d'Amsterdam, y a des marins qui chantent, 
dans le port de Tamatave, y a des chaises chatoyantes...


Et une fête foraine aussi. Cette concentration de jeux, de couleurs, de loisirs, plutôt inhabituelle chez nous à Fianarantsoa, fait briller les yeux d'Iseult. Eliot se contente de regarder d'un œil, il n'a quand même plus trop l'âge de monter dans un manège, mais trouvera aussi son bonheur dans une piscine à boules transparentes géantes dans lesquelles on s'enferme pour avancer sur l'eau. Je me demande encore comment les forains se sont procurés de tels jeux, je demanderais bien à Clotilde d'enquêter à Tignes pour savoir ce que deviennent les boules percées du lac...



Nous avons rendez-vous le lendemain matin à cinq heures (argh !) pour prendre un taxi-brousse qui nous emmènera en trois heures au lieu de départ du bateau qui lui aussi nous emmènera en trois nouvelles heures à Ste Marie, où l'on sera rejoints par d'autres copains du collège, François, Alex et leur petit Adrien, avec qui Iseult s'entend parfaitement lorsqu'il s'agit d'inonder la pièce principale de Playmobils ...




Et nous voici enfin, au quatrième jour de déplacement, telle une joyeuse colonie de migrants ayant réussi à dégoter des billets VIP, sur le rafiot qui nous mènera à la vedette qui nous débarquera à Ste Marie. Ouf, c'est pas trop tôt, quand même.
Jojo, pour le retour, on a pris un billet d'avion, nan ? Ah, nan.



Le débarcadère nous accueille aussi simplement que possible tandis que les touk-touk jaunes et noirs traditionnels du nord de Mada attendent le flot quotidien des touristes.


Sainte-Marie n'échappe pas aux règles d'hygiène minimalistes de la grande île. Maintenant que je sais qu'il n'y a plus aucune chance de faire plier et venir Marraine Sarah, je peux sortir les gros dossiers. Meuh non, Sarah, on n'achète pas notre viande là ! Ah y a rien d'autre ? Bon, ben... 1 kg de zébu madame, s'il vous plait !


Eh oui, mais si viande aseptisée, toxinisée et chère il y a, alors beaucoup de pimpins sur les plages tu trouveras ! Ainsi sont définis les termes du contrat avec le diable que passe tout voyageur qui vient à Mada.
En plus, nous, à René Cassin, on n'aime pas les pimpins. (Pour la petite histoire, "A René Cassin, on n'est pas des pimpins !!" fut le slogan proposé par Johan à notre chef dans le cadre de la campagne promotionnelle qui a donné lieu aux films que vous avez pu voir sur Youtube ; tout le monde avait été mis à contribution pour inventer des slogans pertinents...)



Et pour finir sur une note poétique comme il est facile de le faire ici, voici nos plus belles photos de pirogues, prises à l'île aux nattes, un véritable petit paradis accessible en pirogue uniquement, car séparé de l'île principale par un bras de mer d'une cinquantaine de mètres, à peine.




C'est beau, hein ? 




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le mont caméléon dans la vallée du Tsaranoro

Fête de l'école

Musique