Tsanga tsangana

En voilà un mot utile, quand on fait partie de la famille BONNE.
Tsanga tsangana signifie "on se promène", quel que soit le mode de déplacement.

Iseult a tenu à prendre son nouveau sac à dos. ça a duré 5 min, on se l'est traîné pendant le reste de la journée, ça vous étonne ? 
Tsanga tsangana ? C'est ce que les malgaches nous demandent lorsque nous passons à proximité de leur maison, alors qu'ils trient le riz en enlevant les cailloux, qu'ils discutent, qu'ils vendent des produits alimentaires (beignets de banane, légumes, canne à sucre, préparations aux spaghettis...), ou encore sont assis tout simplement et observent la journée se dérouler.


C'est d'ailleurs plutôt bon signe quand la conversation commence comme ça, ça change du "Wasaha !! Wasaha !! Wasaha !! Wasaha !! ) le plus souvent scandé 10 fois de suite (super fort, sinon c'est pas drôle) par les enfants d'environ 3 à 10 ans et qui sont peu habitués à voir des blancs traverser leurs terres, mais qui savent pourtant que ce sont des gens à qui il faut demander de l'argent. C'est quasiment systématique, ne nous le cachons pas. ça nous enferme tous dans des cases (dans une, ceux qui possèdent, qui profitent et qui gardent, dans l'autre, ceux qui quémandent et qui subissent), ça annihile toute autre possibilité de relation bien sûr, mais pourrait-ce être autrement dans l'état actuel des choses ?

Marie (qui comme nous toutes a besoin d'un bon gommage et d'une nouvelle crème de jour)  aide tout ce petit monde à accepter cette vie d'injustices.

Ainsi avons-nous passé notre dimanche à arpenter les collines qui entourent Fianarantsoa.

C'est la pleine saison des bougainvillées. Je suis mauvaise langue : Iseult porte son sac à dos !

Seize kilomètres de marche savamment préparés par Jojo notre G.O., partagés par Séverine, Christian, Louny et Matt, ainsi que Gaël, notre nouvelle prof d'anglais (oui, une femme qui s'appelle Gaël) nouvellement nommée et qui arrive d'une mission à Libreville au ... (Je vous laisse chercher le pays, bravo à ceux qui savent d'emblée, en ce qui me concerne je n'avais même jamais entendu parler de cette ville).


Eliot a la chance de l'avoir en anglais, ça change ! Il a appris en deux semaines environ autant de vocabulaire et de structures grammaticales que pendant son année de 6ème. Mamie Denise ne sera peut-être pas obligée de le renier tout de suite. On essaie aussi laborieusement d'entretenir son allemand grâce aux cours du CNED même s'il semble aller à l'échafaud chaque fois qu'il ouvre son cahier. Pour éviter les conflits, on a essayé de mettre en place un "contrat" avec lui : S'il a 17 de moyenne, comptabilise 1h30 d'allemand par semaine et nous montre ses devoirs tous les soirs pour contrôle, alors il peut jouer quand il veut aux jeux vidéos.

ça a ses bons côtés : On se dispute moins et il travaille sérieusement (je vous rappelle que Johan l'a en cours cette année !).

ça a ses travers : Quand il n'est contraint à aucune activité (classe, promenade, sport...), il joue aux jeux vidéos.

Je ne sais pas combien de temps je supporterai ça, je vous tiendrai au courant.

Revenons à notre balade : une bien belle sortie.





ça vous manquait ces rizières, hein ? Nous aussi. 

A la suite de ce beau week-end se déroula notre 2ème semaine de cours. Oui, je sais vous aussi, rien d'exceptionnel, sauf que nous on est à Madagascar, il fait chaud, l'été pointe son bout de nez et on remet des robes (surtout Johan et Eliot) quand vous sortez les écharpes. Aline, as-tu trouvé les tenues adaptées à tes nouvelles écharpes ?? 

Il fait même si beau que jeudi matin (notre demi-journée sans cours et sans enfant à Johan et à moi) nous sommes partis rouler à VTT. C'est quand même un comble d'être née en Franche-Comté, de vivre au pied du Grand Ballon et de me mettre à faire du VTT à Madagascar. 


Et pour vous prouver que vous nous accompagnez bel et bien dans nos aventures, sachez que :

nous n'oublions pas que Flore recherche une maison, 




Johan prend toujours deux vélos pour faire comme si Romain était avec lui, 


Nous savons comment booster les plantations de Michel et Bernadette, 


Et enfin, pour vous faire partager toutes ces belles choses, on n'a pas les yeux dans la poche.



Commentaires

  1. Les rizières me manquaient, en effet. Et je savais que Libreville est la capitale du Gabon (c'est mon côté première de la classe qui resort). J'ai trouvé des tenues à assortir aux écharpes : j'étais presque contente qu'il fasse froid le matin, pour pouvoir les porter à l'accueil et en récré ( ce matin, par exemple, il faisait 5° à 8h00 ). Je n'ai pas compris tout de suite pour Marie et sa crème de jour. Camille, par contre a beaucoup ri (je rappelle qu'elle est athée). Enormes bises à vous. A bientôt, au moins virtuellement.

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