La boucle du grand sud (3) : Fort Dauphin

Fort Dauphin constitue l'étape phare des gens qui se lancent dans l'aventure de cette boucle du grand sud. C'est la seule ville traversée, elle se situe à mi-chemin d'un périple tel que le nôtre, elle a ce statut  de l'endroit à voir mais peu accessible, enclavé, mystérieux. En un mot, si j'étais Elodie, je serais heureuse d'avoir validé la case "Fort Dauph."


Vue de haut, (photo piochée sur le net), la presqu'île fait plus petit bout de caillou du bout du monde que grosse ville du grand sud. C'est ça Madagascar : chaque site est une perle qui subit depuis plus ou moins longtemps une exploitation sans limite pour servir les portefeuilles des grands (mines, pierres précieuses, tortues, zébus...) ou pour permettre aux gens de survivre (déforestation, surpêche). Fort Dauphin est dotée d'un port pour permettre le transport de l'ilménite extraite sur place. C'est un minerai permettant la fabrication de dioxyde de titane ou pigment blanc par excellence. Si Papy Philippe a les dents encore blanches depuis toutes ces années, c'est grâce à Tonigencyl qui se fournit entre autres à Madagascar. Et le revers de la médaille est le suivant : ce port s'avère aussi bien utile lorsqu'il s'agit de faire sortir illégalement du bois de rose, par exemple, et profiter du côté retiré de la ville pour éviter les contrôles de l'état. Donc, pour résumer, les gens corrompus au pouvoir font sortir des matières précieuses sans se faire pincer par les autorités, vous me suivez ?


Bon, j'ai triché un peu, mon introduction parle de Fort Dauphin alors que nous avons séjourné une nuit à la réserve de Manahampoana avant cela : chouette petit hôtel bien confortable et bienvenu après la nuit de camping à Locaro (rappelez-vous, les huîtres matinales...), et superbe parc dont l'intérêt est faunique comme floral.


Martin, le grand pêcheur
Odile, le croque-monsieur

Eliot, jeune pousse de bambou encore agitée par les vents

Un palmier trièdre, espèce endémique à Fort Dauphin. Les trois gerbes forment trois angles parfaits autour du tronc.

Le lémurien Sifaka, au déplacement si cocasse. Tu prends ton petit-dèj et 5-6 individus traversent le parc sous tes yeux avec de larges mouvements des bras...
Cette réserve se trouve à moins de dix kilomètres de Fort Dauphin, ce qui nous a permis, le vendredi matin, de rejoindre la ville assez vite pour essayer d'en profiter, malgré le peu de temps qu'on pouvait lui consacrer. 




J'ai particulièrement admiré ces rochers sédimentaires (enfin je suppose) planes. Ils émergent de la mer comme un gâteau grignoté, puis affleurent progressivement à la surface de l'eau (un peu comme sur cette photo) pour finir par une noyade éphémère quand la marée monte avant de resurgir quelques heures plus tard. Autre point marquant : lorsque ces rochers ressortent suffisamment, ils ressemblent indéniablement à des rizières miniatures, avec leurs étages, leur découpage aléatoire et leur couleur. Intriguant.

Sinon, je ne sais pas ce qui nous a pris, nous nous sommes laissé séduire par un cours de surf. Le cliché : les quèquets super baraqués en short,et les touristes à qui on demande de faire des mouvements d'échauffement paske le surf c'est pas comme enfiler des perles.


Le gars a vite compris que pour me faire faire des pompes sur la plage, il pouvait siffler encore longtemps. L'échauffement, c'est comme pour Obélix et la potion magique, j'ai l'impression d'être tombée dedans quand j'étais petite, et j'ai décrété d'un commun accord avec moi-même que je pouvais m'en passer à vie. Enfin, faut quand même que je vérifie que j'ai bien prix rdv chez l'osthéo en juillet... Bref, après que j'ai mis rapidement un terme à ces préliminaires aussi inintéressants qu'inutiles, nous nous mîmes à l'eau. Eux, qui tirent notre surf, nous, couchés dessus (le surf, hein!) en attendant qu'une vaguelette veuille bien nous ridiculiser. Allez-y rigolez, vous avez le droit.



Il est loin, l'UFRSTAPS...


Le seul qu'a pas trop l'air con, c'est Jojo. C'est énervant quand même. Quand je pense qu'en CE2, il avait même pas eu le droit d'aller à la sortie kayak...
Nous déciderons de nous réconcilier avec la vie dans un restau excentré de Fort Dauphin, duquel on peut admirer le coucher du soleil, ce qui n'est pas le cas partout dans cette ville. Jeannot (un gars que l'on connait de Fianar et qui vient de reprendre la gérance d'un hôtel à Fort Dauph) et sa famille nous y accompagnent,et les enfants passent la soirée à jouer au babyfoot et au loup (on appelle ça jouer au maire, à Madagascar, drôle de parallèle, non ?)



  Le lendemain, une grosse journée de route nous attend. Direction Faux-Cap.

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