La boucle du grand sud (5) : Le domaine d'Ambola

Ne tirez pas la langue, notre boucle touche à sa fin, en voici le dernier article. C'est triste comme un retour de vacances, cependant je ne vous cache pas que j'en ai moi-même un peu ma claque de vous raconter cette boucle. Ouais, c'est vrai quoi, y en a marre de parler vacances.


Pour illustrer mon propos blasé, encore une plage pas terrible. Non, j'déconne. C'est notre dernière étape, mais avant ça, il y a eu Itampolo. Alors pour y aller, les panneaux indicateurs sont très minimalistes et nous avons du compter sur un groupe de petits jeunes pour nous guider dans cette immensité naturelle où la voiture n'est pas reine, juste tolérée. 

Le gamin court devant pour nous montrer que ça passe, en voiture. 

Le village d'Itampolo


Il s'en passe de drôles de choses au bar de l'hôtel, ce soir-là. Pour commencer, je passe en cuisine, pour montrer au chef la recette de la soupe à l'oignon. Voilà presque 15 jours que nous ne mangeons que du riz et du poisson (très bon et très bien cuisiné au demeurant), mais en cette fin de boucle, je commence à saturer et mon idée de soupe à l'oignon séduit le cuisinier, toujours friand de nouvelles idées possibles à partir des denrées disponibles sur place.


Mais la soirée nous réserve encore une belle surprise : nous avions apporté notre ordinateur grâce auquel, ce soir-là, nous écoutions de la musique. Je montre alors à Thotta la jolie chanson que mon papa a écrite pour Eliot... Grand moment. 



Itampolo ne fut qu'une étape dodo, et nous voilà partis pour Ambola. Et là, c'est Bibi-Caïe qui conduit. Attention, mettez vos ceintures. Vous remarquerez la bande son tout à fait appropriée qui anime par hasard l'habitacle à ce moment-là ("fast car" de Tracy Chapman).



Notre dernier hôtel restera sans doute dans notre souvenir le plus accueillant, chouette, chaleureux et agréable du périple. Les chambres sont toutes dans un même bâtiment blanc, plutôt épuré, lumineux et à la déco basée sur les matériaux naturels du coin (bois, pierre, feuilles séchées).  


Lecture, les pieds dans le sable, à la lueur du soleil couchant et des lampes tamisées qui prennent progressivement le relais de l'éclairage naturel faisant défaut dès 18h.  
Nous n'avons pas poussé le vice jusqu'à lézarder les deux jours à l'hôtel sans bouger, bien que ce fut tentant.

Tout d'abord, nous nous sommes fait emmener à la jolie réserve de Tsimanampetsotsa. A y voir : La Jeanne Calmant de Mada : "le baobab grand-mère", le plus vieux baobab du pays officiellement répertorié, 2800 ans, 3ème plus vieux baobab au monde.
Roger, tu es battu ! 
Pardonnez ses traits fatigués, la crème anti-ride est très chère par ici. 


Ensuite, des arbres-dont-on-ne-prononce-pas-le-nom (bon d'accord : c'est un figuier des Banyan), dont les branches possèdent des racines (un peu comme des gros poils, comme ceux du Max) qui tombent, grandissent, rejoignent le sol, s'y implantent et grossissent pour devenir des troncs à leur tour, un truc de dingue. ça donne ça :


Les photos ne le montrent pas, mais nous avons eu très chaud lors de cette balade, et ce ne fut pas avec le lac salé qu'on a pu se rafraîchir. Ses plages asséchées mais marécageuses en témoignent. La visite se clôture donc par ce lac alimenté d'eau de mer, dans lequel des flamands roses ont élu domicile.




Et pour finir sur cette étape à Ambola, nous avons eu (saisi?) l'occasion de visiter des établissements scolaires construits par l'association "abc domino". Cette association française areligieuse est très impliquée dans ce coin du sud de Mada, elle finance des écoles, un collège, un lycée, des enseignants depuis presque 15 ans maintenant, et voilà à quoi ça ressemble.

C'est vide, les élèves sont en classe. 

Classe, non ? 


Le concept est le suivant : un gros promoteur français immobilier (European homes), arrivé en retraite, a décidé de faire profiter Mada de ses propres deniers très conséquents. Toute une équipe de retraités se mobilise alors pour faire vivre le projet, à la base dans le but de former les jeunes  malgaches aux métiers du bâtiment. Pourtant, le constat est le suivant : avant même d'envisager une spécialisation, il y a un besoin d'éducation "tout court". C'est alors que naît ce projet de construction d'école. Cela fait 14 ans que ça fonctionne, et bien, visiblement, nous l'attestons pour vous. 
Alors, toi, lecteur retraité, ancien éducateur ou gérant ou directeur encore compétant, qui t'ennuies à la maison lorsque les courses au supru sont faites, eh bien va faire un tour sur le site www.abcdomino.org et pars donc quelques temps à Mada pour former les enseignants et autres acteurs de l'éducation malgache œuvrant dans ces écoles. Tu seras logé au domaine d'Ambola, un petit paradis terrestre acheté par cette même association dans le but d'y accueillir les formateurs bénévoles. Tu pourras déduire tes factures d'avion et de logement à hauteur de 66% par le biais de tes impôts, puisque cette association est reconnue d'utilité publique. Et tu auras bien sûr l'occasion de visiter ce superbe pays que tu commences à connaître et à aimer par le biais de ce blog. 

Alors, pour cette belle perspective en 2019, on dit merci qui ? 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le mont caméléon dans la vallée du Tsaranoro

Fête de l'école

Musique