balades et questionnements

Vous avez remarqué, vous aussi ? Le blog a le vent en poupe comme à ses débuts, ou presque. Ça écrit (c'est moi) ça lit (c'est vous)... Alors gardons le cap, moussaillons !!

Pour vous aujourd'hui, fidèles suiveurs de nos aventures, un petit condensé de nos dernières balades seuls (à moto) ou en groupe (à pied, sur les rives de la haute Matsiatra).

Comment ça, c'est pas fameux ? 
Comment ça, TOUS mes articles sont sur les balades ?? 


Oui, mais cette dernière balade faite avec l'office régional de tourisme est un peu particulière. Oui, en fait, elle était un peu chiante...Vous voulez des preuves ? Mais d'abord, une petite devinette :

Que fait Johan lorsqu'on a décidé de jouer au scrabble après 21 heures ?
Que fait Johan lorsqu'on visionne un Woody Allen après une journée de cours ?
Réponse : il dort, comme lorsqu'on a la chance d'écouter le doyen du village des anciens rois betsileo.



Pourtant, cet ancêtre des anciens rois betsileo y mettait tout son cœur et toute son histoire.

« ... tradition des peuples Betsileo nous enseigne que les ancêtres du chef du village étaient cousins avec ma propre grand-mère, qui elle-même avait été la fille du troisième chef du village voisin, dans lequel..»

Vingt bonnes minutes comme ça...
Même Eliot trouvait que compter ses doigts pouvait parfois s'avérer intéressant.

Pourtant, à l'office du tourisme, ils avaient mis le paquet,
et bien vendu leur sortie, peuchère :

 Ici, le parc à zébu !! Wahou !!

Là, le village des ancêtres des rois betsileo et les tombeaux qui fleurissent partout sur la colline !! (avec bien sûr un petit laïus sur chaque ancêtre dès qu'on aperçoit un tombeau, sinon c'est pas drôle)


Heureusement qu'on a croisé quelques bouilles sympathiques à immortaliser.


Le même bonnet de laine que celui de Tata Karine !






Sinon, que dire... Dans ce village, on y fabrique des poêles en tôle, bon. Ils aplatissent des plaques ovales récupérées d'on se demande où. Vous n'êtes pas sans remarquer qu'on commence à être habitués à ces techniques de récup', même si elles restent surprenantes à chaque fois. 


En fait, ce qui nous surprend davantage, maintenant, c'est surtout le fait que tout est fabriqué de façon identique à la façon du voisin ainsi qu'identique à celle du parent qui a transmis le savoir-faire.
Tous les pots en terre vendus à Fianar ont la même forme, tous les miroirs en bois vendus à Fianar sont peints en orange (une fois j'en ai vus des non-peints, la classe, j'avais l'impression d'être invitée à une vente privée de chez Habitat...), toutes les étagères murales ont la même forme et la même tapisserie en fond de casier, toutes les chaises de nos amis malgaches sont en tous points identiques aux nôtres et te donnent le sentiment au bout de 5 min d'avoir le postérieur souple comme un rubixcub. Je pourrais lister pendant des heures toutes ces choses qui sont fabriquées ou transmises de père en fils ou de mère en fille et qui ne varient pas d'un iota au fil des générations.

Comment expliquer une telle différence de culture entre ici et là-bas ? Comment des hommes de même constitution et vivant dans le même monde peuvent-ils avoir adopté des modes de vie et de pensée aussi divergents ? Comment les uns peuvent-ils être aussi pressés et les autres aussi désinvoltes ? Comment les uns peuvent-ils être aussi râleurs et les autres aussi soumis ? Comment les uns peuvent-ils être aussi aseptisés et les autres aussi poussiéreux ?

Les malgaches ne semblent pas très satisfaits de leurs conditions de vie, ils déplorent l'état du pays, des structures publiques, ils envient les villes du pays ayant la réputation d'être plus propres, ils aspirent à avoir plus d'argent...

Mais nous, petits vasahas de passage, ne comprenons pas encore pourquoi personne ne se révolte, pourquoi les lieux publics ou fréquentés ne sont pas davantage nettoyés étant donné le prix dérisoire de la main d’œuvre, pourquoi les usagers de la route acceptent de verser des bakchichs tous les 100 km à des policiers peu scrupuleux qui n'hésitent pas à demander s'il n'y aurait pas une petite bière pour eux dans le véhicule, pourquoi les artisans finissent parfois par ne pas honorer une commande qui leur rapporterait pourtant une somme d'argent non négligeable.

Si les mystères du monde n'existaient pas, il n'y aurait plus de raisons de voyager.

Alors certes, on ne comprend pas tout. Mais on sait qu'on aime ce que nous offre la nature malgache. Et l'on espère encore que cette expérience, loin de répondre à nos questions, nous montrera au moins qu'ailleurs, il existe autre chose.






Commentaires

  1. Aaaaaaaaaaaaaaah ? Si y'a des oies, y'a du foie gras, je vais peut-être venir finalement. Y'a même des rivières pour Stéphane, des fois qu'il aurait envie de faire une petite lessive...

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    1. La fermière qui suit ses oies me rappelle celle d'Hansi (sans la coiffe alsacienne)... et tu as bien raison à propos des bouilles des petiots que tu prends en photo : ils valent le détour. Bises d'ici.

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