Un train peut cacher ...

Week end à Andrambovato 


ou  
comment rentrer le lundi à 6h00 quand tout le monde a cours à 8h00. 

Comme le mentionnent tous les guides touristiques sur Mada, la ligne ferroviaire reliant Fianar à Manakara (au bord de la mer) est une perle de l'île notamment parce qu'elle est la seule existante dans tout le pays.




Cette ligne ferroviaire traverse des villages de montagne où aucun accès n'est possible autrement qu'à pied ou en train.



C'est dans un de ces villages que nous avons décidé de passer le week-end, sous l'égide du syndicat d'initiative, gentil organisateur de la sortie. Cela s'appelle "La randonnée du mois", mais la prochaine aura néanmoins lieu en avril. Allez comprendre...
Nous voilà donc inscrits, prix total du séjour : 25 000 Ar par personne, soit 8 euros pour le trajet en train, la nuit en gîte, le repas du soir, le petit déjeuner et le repas du dimanche midi (et vous, c'était combien votre dernier repas au Mac Do ?).

Voici le gîte, ok, c'est pas le Georges V, mais le riz y est très copieux...
Dans la semaine précédant l'excursion, un copain de Johan lui avait glissé "Emmenez des pantalons et des grandes chaussettes, hein, c'est pour les sangsues". Le ton était donné, non seulement on allait crever de chaud à marcher dans la forêt tropicale, mais en plus on allait se faire sauvagement attaquer par des bêtes qui jouaient déjà dans Crocodile Dundee.

Voilà ce que ça donne pour l'accoutrement, le pré-ado (au petit matin) n'assume pas toujours le look imposé par ses parents

Bon, comme on était inscrits et que c'était pas mal d'argent investi, on restait motivés, car à cœur vaillant, rien d'impossible.

Rendez-vous le samedi à 6h00 devant la gare de Fianar pour un départ aux aurores. Inutile de vous dire que le train commença à rouler un peu après 9h00, la loco n'était pas prête (ce trajet qui a lieu tous les samedis à la même heure avait peut-être été annulé la veille puis subitement rétabli à la grande surprise des gens qui travaillent à la gare et à l'entretien des machines, ne commencez pas à médire, je vous entends !). Nous profitâmes de ces brefs instants d'attente pour prendre des photos des différents wagons. Un seul train, mais quatre voyages différents : Tout d'abord, le wagon des touristes, tous les Vasa s'y retrouvent et si on revendait la moitié des appareils photos contenus dans ce wagon, on pourrait nourrir en riz tout Mada pendant un mois.


Première classe pour la suite : Bel enchaînement du code couleur, une certaine homogénéité dans l'idée, les taches de rouille, c'est juste pour faire plus vintage. Nous avons eu l'honneur de voyager là, avec les malgaches qui participaient à la randonnée du moi comme nous, des gens d'ici ou d'ailleurs qui bossent ou à la retraite, une "Mamie Julie" qui s'est vite entichée d'Iseult, une jeune photographe malgache, etc.


Et enfin la deuxième classe (il y a un mot qui ne colle pas, j'ignore si c'est "deuxième" ou si c'est "classe"), dans laquelle voyagent les malgaches qui prennent le train pour pouvoir vendre leurs produits en ville. On peut quand même souligner le respect du code couleur.

Je n'ai pas regardé s'il y avait des pédales sous les sièges
Et enfin, le wagon à bestiaux... Tiens, drôle de bestiau... Là, on te donne des sous pour que tu  voyages dedans...



Trajet d'une durée de quelques heures pour arriver à bon port. Et comme le disait notre compagnon de voyage : à Madagascar, tout est possible. Ainsi, il est possible de rester la tête en dehors de la fenêtre quelque soit l'allure du train et quelque soit l'environnement de la voie.


Il est aussi possible de marcher sur les rails alors même que le train arrive en gare. Pas de voix féminine langoureuse qui te demande de bien vouloir "t'éloigner de la bordure du quai, s'il vous plait, tin, tin, tin-din !".

L'arrivée du train en gare déclenche une vraie effervescence. C'est l'évènement de la journée. On se précipite aux fenêtres pour vendre son produit, qui des grosses écrevisses cuites, qui des litchis, qui des bananes, qui des beignets...


Et puisque notre week-end ne se limitait pas au trajet, nous avons profité de notre présence en pleine brousse pour visiter un petit village où nous avons eu la chance de rencontrer la reine, c'est en tout le cas le titre qu'on nous a donné.
Vous imaginez bien les questions qu'Iseult a pu se poser, rarement dans sa tête, bien entendu, plutôt du genre tout fort devant tout le monde :
"Maman, c'est vraiment la reine de Madagascar?"
"Maman, la reine, elle a un trône ?"
"Cette reine elle habite pas dans un palais."
"C'est elle qui décide tout ?"
"Maman, elle a pas tellement une robe de vraie reine"...
"C'est sa couronne qu'elle a sur la tête ?"
"Il n'existe qu'une seule vraie reine : la reine d'Angleterre. J'aimerais bien la voir..."
"Maman, je peux aller m'asseoir à côté de la reine ?"


La nuit ayant été difficile, comme vous pourrez le lire dans le prochain article qui relatera la journée du lendemain, j'ai besoin de rattraper le retard. Aussi, vous laissé-je méditer la première journée avec l'insulte préférée des gens du village :




Commentaires

  1. mis à part les sangsues et le look imposé pour les éviter, elle a l'air canon votre promenade ! Et pourtant, cette fois ci, tu ne promets pas d'emmener qui viendra... Je m'interroge ?
    Sinon, je trouve qu'il commence à y avoir du laisser-aller dans la gestion de ce blog. On en arrive à un post par semaine ! Nan mais !

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