Qui veut du saphir ?

Rétrospective sur nos vacances de février : la passage à Ilakaka 

Ouiiii... je sais... Ilakaka.... ok.... Si vous avez à la maison un enfant dont l'âge se situe entre 6 et 12 ans, je vous déconseille de porter cet article à sa connaissance, à moins que vous n'ayez un humour tolérant (ou puéril, c'est possible aussi).

Cet endroit n'est donc pas un morceau de terre entouré de mer dans lequel on ne saurait où marcher, non, c'est une ville toute récente érigée rapidement à partir de 1998.



Mais j'oublie qu'en 98, vous ne pouviez pas savoir ce qu'il pouvait bien se passer dans le monde : vous étiez soit au stade de France, soit devant votre écran de télévision à chanter "et 1, et 2, et 3-0". Ah non, Mamie Denise faisait un scrabble.

Que s'est-il donc passé en 1998 ? Eh bien un pimpin a trouvé un énorme gisement de saphir à cet endroit-là, et beaucoup d'autres pimpins en provenance de tout Mada se sont dit qu'il y avait sans doute du blé à se faire, et ont commencé à creuser.

Et là, vous n'avez que l'image. Si par bonheur ce petit film fonctionne, vous pourrez juger à quel point c'est impressionnant.

Qui a dit que le temps des galères était révolu ?

 Petit rappel : ça valait le coup, le saphir fait quand même partie des quatre pierres précieuses (diamant, saphir, émeraude, rubis); toutes les autres n'étant que semi-précieuses.

Votre amoureux vous a offert de l'améthyste à Noël ?
 

 Vengez-vous : offrez-lui une perceuse de chez Bricodépôt (Bricomecht en alsacien). Pam !




Johan vient de me fournir les données techniques de la visite pour que je puisse écrire mon article : des tas de chiffres chiants et inutiles qu'il a retenus après ne les avoir entendus qu'une fois ; alors que je lui ai déjà dit 25 fois que le programme de la machine à laver pour le linge délicat c'est le n°4; mais ça doit être un chiffre différent, je ne sais pas...

Alors tout le monde est bien concentré ? C'est parti. L'aventure commence par un trou de cette largeur (je ne suis même pas sûre que mes fesses passent). La profondeur est de 23 mètres. 

 

Je peux vous dire pour m'être approchée un peu que pour rien au monde on ne me ferait descendre là-dedans. A ce stade, on s'est dit qu'ils devaient être rudement bien payés.





Dans le cas où le pauvre type qui a eu la chance de ressortir vivant de ce trou rapporte de bonnes nouvelles (il a détecté un filon, foyalé), des investisseurs doivent allonger la somme modique de 30 000 dollars pour financer la réalisation d'un vrai trou qui permettra d'exploiter le filon.


Creuser ce trou nécessitera la mobilisation de 100 ouvriers pendant une période de 8 mois, à raison d'une rémunération de 3000 ariary par jour. Oui, vous avez bien lu, ces messieurs qui creusent la terre du matin au soir en plein cagnard pour trouver des pierres qui ne seront jamais à eux gagnent un peu moins d'un euro par jour. Ben quoi, ça suffit pour acheter du riz, nan ?



 Il résulte de toute cette organisation une vraie petite ville digne de ce bon vieux far west : des bars, des filles de joie, des magouilles, des constructions hâtives, la loi du plus fort.
 

On y a même rencontré Calamity Jane.

Enfin, toute cette terre déplacée termine au fond de la rivière dans laquelle travaillent des gens avec des tamis, au cas où une petite pierre bleue eut été négligée. Des surveillants sont présents pour que jamais une petite pierre trouvée n'ait la moindre chance d'enrichir quelques temps une famille vivant dans la misère, mais seulement les investisseurs riches et puissants, Sri-lankais et Thaïlandais pour la plupart.


Tu vis dans la misère ? Ben t'as qu'à travailler.
T'as que 10 ans ? Ben c'est pas grave, on te prend quand même. Mais comme tu vas pas très vite à ton âge, ben on va te payer la moitié d'un adulte, ok ?





Un saphir de quelques grammes peut se vendre 300 000 dollars à Bangkok, 
alors il y a des choses plus importantes que d'aller à l'école, non ?

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