Réunion : chapitre 2

Nous ne sommes pas venus là uniquement pour faire le steak sur la plage, aussi avons-nous décidé de laisser nos enfants (la mort dans l'âme) à leurs grands parents pour profiter des autres atouts naturels de l'île : les cirques. Ici, pas de clowns ni de trapézistes, mais des vallées gigantesques résultant d'un écroulement des... ou plutôt de la tectonique... euh, de l'activité volcanique... Enfin... demandez à Max, c'est plus sûr pour l'explication ! 

 Pour entrer dans Mafate, le cirque le plus fermé des 3 (pas de circulation en voiture possible, seuls les hélicos peuvent approvisionner les habitants en bière et en rhum, denrées vitales à la Réunion), on se fait déposer à l'entrée d'un sentier qui suit les canalisations de captation de l'eau. C'est relativement plat toute la matinée, on marche à flanc de falaise, les paysages sont bruts, massifs, grandioses, un peu hostiles même, ça change de la crête des Vosges ou des rizières.

Derrière moi, le sillon suivi qui découpe la montagne. Sous moi, le tuyau de canalisation. Sur moi, toute la fatigue du monde (et un un joli bob décathlon customisé par mes soins)

Pierrot, Davidoff, tout cela vous rappelle-t-il quelque chose ?

 En milieu d'après-midi, nous atteignons la montagne qu'il va falloir se farcir avant d'accéder au gîte salvateur. Aussi, une pédicure thérapeutique s'impose avant cela. Le principe est le suivant : anesthésie locale dans de l'eau à 10° pour endurer les douleurs qui vont certainement accompagner l'ascension ultime.

Malgré toutes ces précautions, mon compagnon expire à quelques mètres de l'arrivée.
Après un enterrement solennel digne de lui, au cœur de la nature qu'il aura chérie toute sa vie durant, je reprends la route, la mort dans l'âme, seule au monde, en quête d'un abri de fortune pour la nuit.

Meuhhhhhh non !! Il est là mon Jojo !